Plus de chroniques très bientôt ...


VS-Webzine.com

note : 14/10

Plus je reçois de promos de groupes français, plus je me dis que notre chère scène n'a rien à envier avec le reste du monde. Ce n'est pas avec Sachta que cette impression va s'évaporer. Encore une fois, je suis agréablement surpris par la qualité de ce que j'écoute. Originaire de Chinon (37), le groupe délivre un metal hardcore brutal presque deathcore par moment. Déjà responsable d'un EP et d'une démo, le combo n'est pas à son coup d'essai mais avec "Anosognosie" (mot inconnu à mon répertoire), il est clair que les ptits gars de la Tourraine sont bien armés pour affronter la scène.

Le groupe répond parfaitement aux besoins des amateurs de metal hardcore. Avalanche de riffs assassins, d'accélérations soudaines, de mosh parts et de vocaux rageurs, Sachta met le paquet dès "Rostrum", belle entrée en matière. Ce morceau est tout à fait représentatif de la musique du combo, rapide, droit au but et détruisant tout sur son passage. Un véritable rouleau compresseur.
Les riffs de Sachta sont rapides, les notes rapprochées entre elles donnant une grande impression de vitesse et de technicité. Leur approche du metal hardcore m'a fait tout de suite penser à Black Bomb A période "Speech Of Freedom" (sans chant clair cependant). J'ai remarqué quelques similitudes dans la façon de composer, les riffs employés et la manière de chanter notamment dans les timbres de voix, assez proches des Parisiens et dans le dialogue vocal très prisé. Pas mal de riffs sont empruntés au deathcore me renvoyant vers des groupes tels que Heaven Shall Burn ou As We Fight. Sachta utilise également des claviers dans certaines de ses chansons. Souvent placés en introduction ou lors des ponts, ces plans apportent un petit plus à l'album. J'ai également beaucoup apprécié le passage rap du titre "Brutal Renegade" avec son flow rapide et agressif.
Le disque est coupé en trois par deux interludes. Le premier, très émouvant tout au piano est parsemé d'extraits de conversations téléphoniques du 911 lors de la fusillade du lycée de Colombine en 1999. Le deuxième plus court est un beau moment de détente avec sa douce mélodie en guitare acoustique. L'album s'achève également sur un morceau de piano. Mes compliments au musicien car tous ces morceaux, bien en décallage avec le ton général de l'album, sont excellents.

Deux chanteurs se partagent le micro, le premier avec un timbre hardcore rauque et rocailleux et un autre plus aigu. Le contraste joue parfaitement son rôle et l'alternance des voix façon dialogue renforce le caractère brutal de la musique. J'apprécie énormément le dialogue vocal quand il y a plusieurs chanteurs (Black Bomb A, xNueva Eticax par exemple). D'ailleurs, c'est le but, non ?
Le son est énorme. Les guitares rugissent avec une force épatante, la basse appuie cette lourdeur et la batterie donne du punch au CD avec sa caisse claire intense et sa grosse caisse triggée quasi idéalement. Rien à redire de ce côté-là.

Le seul reproche que je ferais au disque est une certaine linéarité dans les riffs utilisés. Sans forcément tomber dans la platitude, ils ne diffèrent pas vraiment d'un titre à un autre rendant les chansons difficiles à singulariser aux premières écoutes. Dommage également que le titre "Bury Me" soit inférieur aux autres. Trop lent et ennuyeux, c'est le seul moment désagréable de l'album.

A noter également la plage multimedia avec un clip (non-issu de "Anosognosie") et une petite vidéo des délires cascadeurs de nos chers metalcoreux. Belle bande son que le titre "Brutal Renegade", meilleur titre de l'album, même si vous êtes quand même bien barges. Au final, nous sommes en présence d'un très bon disque de metal hardcore malgré quelques petits défauts mineurs. Vous passez à Brest un de ces quatres ?



Metalfrance.net

note : 4/5

Sachta s'est formé dans la région de Tours en 2001. Deux ans plus tard le groupe sortait Modus Ponens, un EP auquel feront suite quelques participations (souvent remarquées) à diverses compilations. Enfin, en octobre de cette année, Sachta mettait dans les bacs Anosognosie, son premier album.

Pour ceux que cela intéresse, l'anosognosie est un trouble neuropsychologique, c'est la négation ou l'inconscience, cela dépend, d'un déficit moteur.

Après une intro aux sonorités industrielles inquiétantes, Rostrum annonce le ton de l'album, un Deathcore déterminé à dévaster les salles de concert. Les riffs sont simples certes, mais terriblement accrocheurs, on y retrouve différentes influences, du Death au Hardcore en passant par le Neo. Bref, la plupart des riffs est propice au headbanging, d'une efficacité redoutable. Toutefois, beaucoup d'entre eux se ressemblent et l'on peut parfois avoir l'impression d'écouter deux fois la même piste, d'autant plus que les silences entre celles-ci sont très brefs. Mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, cet album n'est pas ennuyeux du tout, au contraire, Sachta aère ses compositions, que ce soit par des breaks ou des changements de rythmes, et évite ainsi l'indigestion. On pourra penser à leurs compères français d'Imply In All pour le mélange de Hardcore et de Death que propose le groupe. Blasts, rythmiques Death et plans typiquement Hardcore se côtoient tout au long de l'album de manière tout à fait naturelle, le batteur fait preuve d'une variété appréciable. En ce qui concerne le chant, pour le style il est assez commun, mais là encore, le résultat est là. On a affaire à une alternance de chant hurlé plutôt orienté Hardcore et de growls (écoutez donc Brutal Renegade), tous deux maîtrisés.

On notera deux éléments qui distinguent Sachta du reste de la scène. Tout d'abord, la présence de chant rappé sur Brutal Renegade, et dans une moindre mesure, Quiet On The Lies. On aime ou pas, mais saluons toute de même l'expérience. Pour ma part, ce chant ne m'a pas convaincu, on s'aperçoit rapidement que le rap n'est pas le domaine de prédilection des chanteurs, on sent comme un manque d'assurance. Autre élément, plus intéressant selon moi, la présence de samples en tous genres, responsables en grande partie de l'atmosphère terne qui règne sur l'album. Que ce soit des sonorités industrielles, électroniques, ou tout simplement des paroles d'enfants, elles apportent un plus indéniable, malgré une utilisation un peu abusive parfois.

Au niveau du son, pour un premier album, l'on ne peut pas rêver mieux, puissant sans être aseptisé, il convient parfaitement à l'atmosphère générale de l'album, grise, angoissante et parfois mélancolique, en totale adéquation avec la couverture. Grâce à un excellent mixage, chaque instrument est parfaitement audible, et à ce propos la basse n'est pas innocente à la lourdeur générale. Un des points positifs de cet album, c'est que Sachta n'a pas négligé l'aspect émotionnel de sa musique. Afin d'alléger un album très pesant, le groupe nous offre un interlude au piano du plus bel effet (Mass grave of ghastly dolls), un court morceau acoustique (The golden young wild boar), et termine l'album sur quelques notes de piano, c'est à la fois sobre et touchant.

Pour conclure, je dirais que, malgré quelques maladresses, Sachta livre un premier album de fort bonne qualité, certes peu original pour les riffs, mais qui laisse entrevoir une identité personnelle à travers des éléments peu communs au style. Bref, voici une découverte très intéressante que ce premier effort de Sachta.



Pavillon666.fr
note : 7.5/10

Sachta est une formation originaire de Tours et s'est formée 2001. Mais peu importe, ce qui compte c'est la musique non ? Et bien Sachta, bien que sortant son premier album, n'en est pas à son coup d'essai. Apparitions dans diverses compiles et un EP l'an dernier, des dates à tour de bras et des scènes partagées avec des groupes comme Trépalium, Gojira ou Hacride, le combo n'est donc pas tout à fait débutant.

Le ton est donné sur cette galette dès les premières notes de "Rostrum". C'est ici à un Death/core énergique et lourd qu'on à affaire. Sachta ne fait pas dans la dentelle, car ses riffs, taillés pour la scène, décapent également sur CD. Chaque instrument est à sa place, le mix est à saluer car le son est vraiment niquel. Avec des relents Thrash, des passages gutturaux ou des rythmiques Gojiriennes, Sachta varie sans toutefois s'éloigner de sa demeure. Sans être ultra-techniques, les riffs incisifs sont autant de claques car variés mais toujours dans le même esprit...et nom de dieu, ce que c'est efficace !

La voix claire hurlée ressemble à pas mal des productions actuelles, la voix grave est quant à elle plus proche du Thrash/Death à l'Américaine. On a droit à de bons passages malsains comme sur "Bury Me", sans pour autant dévier du centre principal, cette touche Deatheuse décidément plutôt Gojirienne dans l'esprit accompagnée d'une teinte coreuse en fond. Je regrette juste le son trop plastique de la grosse caisse qui est pourtant très bien utilisée, mais qui aurait pû décupler la lourdeur du tout. Autrement, le batteur montre qu'il sait taper en cisaillant ses rythmes, entre pesanteur et rapidité. On n'échappe pas au traditionnel morceau instrumental calme, ici principalement du piano (presque du Danny Elfman), ce qui ne dure pas longtemps avant qu'on prenne l'ultra-efficace "Apologize Our Heroes" dans la tête. De quoi se déboîter quelques vertèbres cervicales... J'ai bien aimé le jeu de la basse, non qu'il soit très original puisque reprennant les riffs de gratte, mais au son discret et pourtant bien présent, très porteur.

Ce skeud aux 14 morceaux m'a cependant un peu paru difficile à digérer sur la fin, car long et au final plutôt fidèle à une ambiance qui ne change pas tout au long du skeud, chose que je reproche à la majeure partie des surprods actuelles car ça s'avère lourd sur la fin. Un petit plus quand même grâce au joli growl glaireux sur "Brutal Renegade". C'est cependant regrettable que ce morceau très puissant ait été totalement gâché par le passage...rapé. Vraiment, vraiment dommage. Et pour finir, un autre passage calme et un peu sombre au piano avec "Anosognosie", qui clôt l'album.
Au final, un CD très prenant sur le début, toujours intéressant vers le milieu mais un peu indigeste sur la fin. Le groupe a le mérite d'être continuellement efficace et de bénéficier d'un bon son...dans la lignée totale de toutes les prods françaises du style en ce moment...Commencerait-on à stagner ?